Le nombre d'agents immobiliers semble se stabiliser aux alentours de 11 000

Un agent immobilier sur trois est une femme 

Au cours des dix dernières années, le nombre d'agents immobiliers a augmenté de près de 21 %. Fin 2022, la Belgique comptait 10.987 agents immobiliers (37 de plus qu'en 2021), lesquels peuvent exercer les métiers de courtier, syndic et/ou régisseur. Ainsi, bien que ce nombre n'ait jamais été aussi élevé dans notre pays, il semble néanmoins quelque peu se stabiliser ces deux dernières années. C'est ce qui ressort du rapport annuel de l'Institut Professionnel des Agents Immobiliers (IPI). L'âge moyen des agents immobiliers titulaires est de 48 ans, contre 33 ans pour les agents immobiliers stagiaires.

La Région bruxelloise connaît le plus grand nombre de professionnels en activité (1 935). En Wallonie, ce sont les provinces du Hainaut (771) et du Brabant wallon (748) qui en totalisent le plus. En ce qui concerne le nord du pays, on retrouve en première position la Flandre occidentale (1 603) suivie par Anvers (1 503). 

Plus d'un tiers des agents immobiliers sont des femmes. En Région flamande, ce chiffre est légèrement supérieur à la moyenne nationale dans ce domaine. Il existe néanmoins des différences notables entre les différentes provinces belges. Ainsi, Namur arrive en première position, avec un pourcentage s'élevant à 37,7%. Anvers et la Flandre occidentale occupent conjointement la deuxième place avec 34,9 %. Les trois provinces comptant le moins de femmes agents immobiliers sont Liège, le Hainaut (27 % chacune) et le Luxembourg (30,4 %). En Région bruxelloise, le nombre de femmes agents immobiliers s'élève à 31,3 %.

« On ne peut cependant pas affirmer que le secteur de l'immobilier soit réservé aux hommes. Ces pourcentages ne concernent que les agents immobiliers, et ne reflètent donc qu'une partie de la réalité. En effet, les chiffres de l'emploi de l'ONSS, fournis par le Fonds 323, indiquent que plus de 62% des employés sont des femmes », nuance Nicolas Watillon, président de l’IPI. « Le secteur de l'immobilier se caractérise par des contacts sociaux étroits. Les courtiers, les syndics, les régisseurs ainsi que leurs employés remplissent une importante fonction de conseil dans le cadre de l'achat ou de la location d'un logement ainsi que pour la gestion d'une copropriété. Ces professions font appel à des tâches et compétences qui attirent aussi bien les hommes que les femmes. »

La profession d’agent immobilier reste populaire, comme en témoigne le nombre de nouvelles inscriptions à la liste des stagiaires qui a légèrement augmenté. Sur les 955 stagiaires, 844 exercent uniquement le métier d’agent immobilier-courtier. Le nombre de stagiaires optant exclusivement pour le métier d’agent immobilier-syndic est passé de 57 à 91.

Avant l’organisation du tableau en deux colonnes en 2013 (syndics-courtiers), la tendance était à la généralisation. Le professionnel de l'immobilier se spécialise davantage à l’heure actuelle. Il y a cinq ans, près de 53 % des agents immobiliers étaient inscrits simultanément sur les colonnes des courtiers et des syndics, bien qu’ils étaient peu nombreux à exercer activement les deux métiers. En 2022, ils n'étaient plus que 24,4 % à être inscrits sur les deux colonnes. Ces dernières années, un grand nombre d’agents immobiliers courtiers- syndics ont choisi d’exercer uniquement les activités de courtier immobilier. Alors qu'il y a cinq ans, les agents immobiliers inscrits uniquement à la colonne réservée aux courtiers ne constituaient que 44,3 % du total, ils représentent aujourd'hui 71 %.

Les agents immobiliers-syndics gèrent et représentent les copropriétés telles que les immeubles à appartements. En 2022, seuls 513 agents immobiliers exerçaient uniquement en tant que syndic, ce qui ne constitue que 4,7% du nombre total d’agents immobiliers. En 2017, cette proportion était encore plus faible étant donné qu’elle ne s’élevait qu’à 2,8 %. 

« Malgré une légère augmentation, le pourcentage de stagiaires souhaitant devenir agent immobilier-syndic reste encore très bas », constate Nicolas Watillon. « Pourtant, le nombre d'appartements sur le marché immobilier belge augmente de manière significative. Par conséquent, le métier d’agent immobilier-syndic offre de nombreuses opportunités. Néanmoins, celui-ci souffre d’une importante pénurie, c’est la raison pour laquelle l'IPI a d’une part mené l'année dernière une enquête auprès des professionnels de l'immobilier, et d’autre part souhaité faire mieux connaître le métier d’agent immobilier-syndic auprès du grand public et surtout des copropriétaires. »

Afin de réglementer et de contrôler la profession d'agent immobilier en Belgique, les pouvoirs publics ont créé en 1993 l'Institut Professionnel des Agents Immobiliers (IPI). Nul ne peut exercer la profession d'agent immobilier en qualité d'indépendant ou en porter le titre sans être agréé par l’IPI. L'IPI contrôle l'accès à la profession, veille au respect des règles de déontologie régissant la profession d’agent immobilier, détecte les pratiques professionnelles illégales et, ce faisant, écarte du marché les faux agents immobiliers.